LA COLLECTION COURTS 2022

Animation · France · 2021 · Couleur · 7’
Scénario : Chloé Farr, Gabrielle Selnet, Adam Sillard
Production : Gobelins, l’école de l’image
Prix / Sélections : Prix du Public Festival Premiers Plans d’Angers,
Prix du public Anima - Festival du film d’animation de Bruxelles ,
Grand prix du court métrage étudiant Festival national du film
d’animation, Sundance Film Festival, Berlinale, Festival international
du film d’animation d’Annecy, Animafest Zagreb.

Tout juste arrivé au paradis, Jérôme se met en quête de sa femme Maryline.
Au fil de ses recherches, il s’enfonce de plus en plus dans un monde
surréaliste et coloré dans lequel personne ne semble pouvoir l’aider.

Avis de Jamila Meghezzi, Médiathèque Simone Veil, La Ciotat (13)

Ce film d’animation aux couleurs acidulées relate le parcours de Jérôme,
arrivé au Paradis recherchant sa bien-aimée. Il y croisera différents personnages
tout aussi surréalistes les uns des autres. Dans cet univers décalé, le
spectateur est plongé dans un monde psychédélique des années 1970, où le
burlesque s’entrechoque avec la rupture d’un couple improbable. On aime
la désinvolture de ce Jérôme, prêt à tout pour cette quête de l’Amour, tandis
que sa bien-aimée, elle, n’a plus envie de revivre le passé. Ce film nous
amène à rire de situations douloureuses grâce à l’humour et la distanciation.
Avec un atout graphique sous forme de circuit paradisiaque, c’est un véritable
parcours initiatique en même temps que personnel qui se joue. Face à
ces personnages décalés, chacun de nous est amené à réfléchir sur l’Amour
mais aussi le monde qui nous entoure. Un film riche, édulcoré, qui ramène
de la fraîcheur sur un sujet vécu de tous.

Fiction · France · 2022 · Couleur · 25’
Scénario : Mathilde Poymiro
Production : Barberousse Films
Prix / Sélections : Prix d’interprétation masculine pour Lucien Arnaud,
Prix des bibliothécaires et Prix des jeunes internationaux Festival Premiers
Plans d’Angers, Festival Côté Court.

Elias, 17 ans, perd son père brutalement. Au lycée comme à la maison, ses
proches attendent sa réaction qui n’arrive pas. Elias poursuit sa vie comme
si de rien n’était.

Avis de Jean-François Baudin, Médiathèque départementale du Rhône, Chaponost (69)

Caillou, c’est l’histoire d’une mort, d’un déni et d’un deuil qui ne démarre
pas… Elias est un jeune lycéen, en pleine construction d’identité, lorsque
survient le décès de son père. Il ne semble pas partager le malheur que
ressent sa mère. Distant, comme si rien ne s’était produit, il mange, lit et
passe à côté de tous les signes qui indiquent qu’un drame s’est produit.
Son bonnet rouge fiché sur le crâne, il revient au lycée comme si rien ne
s’était passé, fait ses exposés, sort en soirée, voit un psy… mais rien n’y fait, il
reste insensible au malheur qui devrait le toucher. L’idylle naissante avec une
jeune fille très discrète et la perte d’un objet vont lui faire prendre conscience
que quelque chose ne tourne pas aussi rond que les cailloux qui le fascinent.
Mathilde Poymiro réussit, par une écriture sobre et un montage habile, à
instaurer un climat d’étrangeté. Tout, y compris dans le positionnement de la
caméra, nous permet de sentir la perte et le désarroi lié au deuil.

Fiction, comédie musicale · France · 2021 · Couleur · 24’
Scénario : Amélie Bonnin, Dimitri Lucas
Production : Topshot Films
Prix / Sélections : Prix du Public, Prix d’interprétation pour Bastien
Bouillon et Prix de la Critique Festival Off-Courts de Trouville, Mention
spéciale du jury pour Juliette Armanet et Bastien Bouillon Fest ival
Européen du Film Court de Brest, Prix du public Festival international
du court métrage de Clermont-Ferrand, Prix d’interprétation masculine
pour Bastien Bouillon Festival Côté Court.

Le bac en poche, Julien a quitté sa ville natale pour se construire une vie
plus grande à la capitale, laissant ses souvenirs derrière lui. Et puis un jour,
il faut revenir, et ce jour-là ses souvenirs lui sautent au visage, entre deux
paquets de pépitos.

Avis de Thomas Paris, Médiathèque Départementale du Doubs, Besançon (25)

À travers un scénario classique pouvant faire écho aux récits de Didier
Eribon ou Édouard Louis, le retour d’un écrivain transfuge de classe se
confrontant à son milieu d’origine et son passé, Amélie Bonnin signe un
beau film musical, mélancolique et universel. En moins de trente minutes,
la réalisatrice arrive par petites touches à aborder assez finement une multitude
de questions contemporaines : le sentiment d’isolement et d’abandon
des campagnes, les relations père / fils compliquées, le poids du passé et la
nécessité de faire face à ses choix, les premiers amours et les regrets. Les
chansons, des classiques de la variété française des années 1990 réinterprétés
et intégrés au récit, insufflent une légèreté et une nostalgie qui portent
le film.

Fiction · France · 2021 · Couleur · 41’
Scénario : Lila Pinell
Production : Ecce Films
Prix / Sélections : Prix Jean-Vigo, Grand Prix et Prix Étudiant Festival
international du court métrage de Clermont-Ferrand, Festival du cinéma
de Brive.

Shana cherche du travail, elle a besoin d’argent pour quitter la France et
ses mauvaises fréquentations. Mais le passé qu’elle cherche à oublier n’est
jamais loin. Et d’ailleurs, veut-elle vraiment l’oublier ?

Avis de Marie-Hélène Tomas, Médiathèque intercommunale Gilbert Dalet, Crolles (38)

Shana c’est la copine aux plans foireux et aux petits larcins. C’est la copine
à la recherche d’une vie. C’est aussi une actrice dont on ne peut nier la
performance dans un rôle taillé sur mesure. Avec une incroyable énergie,
Eva Huault incarne son personnage avec brio et nous fait vivre le quotidien
d’une jeune femme qui s’invente un avenir meilleur. Personnage touchant,
sorti d’une relation amoureuse où son « roi » n’est autre qu’un compagnon
maltraitant, Shana donne au film un caractère émouvant qui balaie ses
dehors vulgaires et son parler agressif. Le langage, le corps et l’apparence
vestimentaire de Shana courtisent avec les sentiments et la fragilité de son
personnage en perte de repères. Un portrait au plus près du réel. Une vision
de la jeunesse aujourd’hui.

Fiction · France · 2021 · Couleur · 18’
Scénario : Cristèle Alves Meira
Production : Kidam
Prix / Sélections : Prix du meilleur auteur de court métrage Festival
International du Film Indépendant - FIFIB, Festival international du court
métrage de Clermont-Ferrand, Festival Côté Court.

À l’heure où il est interdit de se rassembler pour enterrer nos morts, une
petite fille séparée par un océan de son grand-père s’invente une façon de
lui dire au revoir.

Avis de Béatrice Le Grand, École nationale supérieure d’architecture de Marseille (13)

Nous savions que le COVID avait empêché certaines familles de se réunir
pour enterrer l’être cher disparu. Avec ce film, on découvre une famille touchée
par le deuil et séparée géographiquement mais qui réussit grâce à la
technologie à mettre en place une cérémonie virtuelle. On assiste en direct à
l’enterrement. Et parallèlement, le film est imprégné de l’amour d’une petite
fille pour son grand-père avec qui elle communique quotidiennement et
virtuellement. Nous sommes bercés, pendant tout le film, par cet amour filial
intergénérationnel. Un film magnifique.

Animation, Documentaire · France, Slovénie · 2021 · Couleur · 13’
Scénario : Maria Bohr, Urška Djukić
Production : Ikki Films
Prix / Sélections : Grand prix Tampere Film Festival, Prix du meilleur film
d’animation Go Short - International Short Film Festival, Prix du meilleur
court métrage European Film Awards, Festival international du court
métrage de Clermont-Ferrand, Anima - Festival du film d’animatio n
de Bruxelles, Festival national du film d’animation, Festival in ternational
du film d’animation d’Annecy.

Un voyage dans la jeunesse et les souvenirs intimes d’une grand-mère illustre
le statut des femmes slovènes pendant la première partie du XXe siècle.

Avis de Delphine Terrien, Médiathèque Ancenis Saint-Géréon (44)

Ce court métrage documentaire, qui mêle habilement photographies,
dessins et témoignages anonymes est une dénonciation de la condition
des femmes, via le prisme de la sexualité des femmes slovènes pendant la
première partie du XXe siècle. Quand le devoir conjugal devient viol conjugal.
Comment rester insensible devant ces témoignages ? Une féroce charge
contre le patriarcat, parfaitement illustrée. Et quand l’écran devient noir, et
qu’il n’y a plus que le son, le propos n’en est que plus violent. Jusqu’à la
dernière phrase du film — glaçante : « On s’habitue au bout d’un moment ».
Un film à la portée universelle, pour ne pas s’habituer justemen t.